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tel quel

nuit du 4 au 5 avril,

Le monde m’apparait flou aujourd’hui, ne focaliser sur rien semble etre l’evidence salutaire.
Lorsqu’on veut déchiffrer d’anciennes notes que le temps a commencé à effacer,
lorsqu’on sait que ces notes sont importantes mais difficilement
lisibles, on a souvent cette tendance pleine de deception melee d’espoir
qui consiste a remettre a plus tard et a deposer dans un lieu en attente.
J ‘ai l’impression d’avoir passe ma journee a errer dans ce lieu:
l’envie de s’asseoir sur un banc,
de ne pas ouvrir la boite aux lettres,
de remettre les vetements de la veille,
de ne pas chercher de raison aux choses.
La voir apparaitre a un coin de rue sans en etre surpris,
la sensation de connaitre par coeur un morceau de musique inconnu,
regarder une rue vide et voir qu’il n’y a personne,
s’emerveiller devant une lampe allumée en plein jour,
s’apercevoir que la plante a besoin d’eau et sortir de l’appartement…
Chantonner l’air du telephone qui vient de sonner,
avoir envie de pleurer,incapable d’avoir pu compter jusqu’a dix avant que le feu ne passe au vert,
avoir envie de rire parce qu’une mouche s’est envolee,
et sursauter lorsque le silence parait…

Morne enthousiasme ou brillant spleen,
envie de te donner une poignee de main.

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